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Bouddhisme en Mongolie

A la création de l’empire Mongol, toute la population est tournée vers le Tengrisme, le culte de Gengis Khan, qui avait été accepté dans le « Tengri », le panthéon le plus élevé des esprits du chamanisme mongol. Culte tourné vers les forces et esprits de la nature et des animaux.
Le bouddhisme arrive en Mongolie pour la première fois sous la dynastie Yuan (XIIIe-XIVe siècle) et a été brièvement instauré en tant que religion officielle dans le pays, avant de passer en second plan, face à la pratique du Tengrisme. C’est à la fin du XVIe siècle, lorsque Altan Khan se converti, que le bouddhisme est rétabli. En 1691, après l'annexion de la Mongolie extérieure par la dynastie Qing, le bouddhisme est devenu la religion dominante de toute la région et le chamanisme a commencé à intégrer des éléments bouddhistes. Au XVIIIe siècle, la résistance violente des tribus de du nord de la Mongolie contre le groupe dominant des «Mongols Khalka» (bouddhiste), a conduit à une mixité des pratiques et à la création du chamanisme noir.
Pendant la domination soviétique de la République populaire de Mongolie, toutes les formes de chamanisme où Bouddhisme, ont été réprimées et de très nombreux chamanes et Lamas ont été tués durant les purges soviétiques.
A cette même époque, de très nombreux monastères et complexes monastiques sont détruits en quasi-totalité. Après 1991, à la chute du système soviétique, que le Bouddhisme a fait son retour, prenant le pas sur le chamanisme. A l’heure actuelle, le chamanisme fait son retour et des recherches récentes menées par des anthropologues ont montré que le chamanisme fait partie intégrante de la vie spirituelle mongole.
Quelques rares monastères ont été épargnés et certains autres été partiellement rénovés, voici quelques-uns des monastères les plus importants du pays.
 


 
 
Tuvkhun
Le monastère de Tövkhön se situe à une altitude de 2312 mètres, au sommet de la montagne sacrée Shireet Ulaan. Il se trouve dans la province de l'Övörkhangai, sur le territoire du sum de Bat-Ölzii. Entouré de roches et de forêts de mélèzes, il domine la vallée de l'Orkhon.
Histoire
En 1648, le jeune Zanabazar, alors âgé de 14 ans, décide de faire édifier un monastère sur la colline sacrée de Shireet Ulaan, trouvant l'endroit de bon augure. Le premier bâtiment, en bois, fut construit en 1651, au retour d'étude du Tibet du jeune Bogd Gegeen, et l'ensemble fut terminé trois ans plus tard. Zanabazar, qui était un sculpteur doué, ainsi qu'un peintre et musicien, utilisa pendant plus de 30 ans le monastère, à l'origine appelé Bayasgalant Aglag Oron, "Pays de solitude heureuse", pour sa retraite personnelle. Une cellule lui était réservée dans laquelle il venait se recueillir. C’est dans cette petite cellule de pierre qu’il aurait composé l’alphabet Soyombo, ainsi que plusieurs de ses œuvres les plus célèbres.
Le monastère fut détruit en 1688 par les Oirats lors d'une des nombreuses campagnes guerrière contre les Mongols de l'Est. Restauré en 1773, le monastère a subi de graves dommages pendant les purges staliniennes de la fin des années 1930, alors que le régime communiste de Mongolie tentait d'éradiquer le Bouddhisme du pays.
Le monastère de Tövkhön aujourd'hui
Il subsiste de cette époque deux temples et deux stupas, les autres temples furent construits au XVIIIème siècle. Le monastère a repris son activité en 1992. Il est enregistré au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996.
Le site abrite également Ekhiin Agui, « la Grotte de la Mère », qui est composée de deux cavités. On parvient à la grotte principale en rampant. Arrivé au fond, il faut se retourner pour pouvoir s’asseoir dans la petite grotte. L’enchaînement de ces mouvements symbolise la gestation et la naissance. La fécondité sera apportée à celui qui les fera. Il est dit que les personnes en ressortant se sentent comme si elles étaient nées de nouveau.
Le monastère est entouré de roches. Parmi elles, certaines ont une valeur historique, représentant des empreintes de doigt ou de pied de Zanabazar, l'endroit où il se reposait ou le lieu où était attaché son cheval. Un amoncellement de pierres trouverait ses origines à l'époque de la guerre entre les Khalkhs et les Uulds. On raconte que l’Öndör Gegeen aurait quitté à cheval les champs de bataille en empruntant un passage sous la montagne, appelé "la Porte des Grands Plaisirs" ; il en aurait ensuite obstrué l’entrée avec une grosse pierre.
Tövkhön Monastery
Coordinates       47°33′24″N 102°49′53″E
Location              Orkhon Valley, Mongolia
Founded              1648
Type      Tibetan Buddhist

Erdenezuu
Le Monastère d’Erdene Zuu, « Temple Joyau », a été construit entre 1585 et 1586. Il est sans doute le monastère bouddhiste le plus ancien de Mongolie. Localisé dans la province de l’Ovorkhangai, environ 2 km au nord-est du centre de Karakorum, il fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO dans la catégorie "paysage culturel de la vallée de l’Orkhon".
Le prince Abtai Han, dirigeant des Khalkhs et grand-père de Zanabazar, en a ordonné la construction en 1585 à l’extérieur de l’enceinte des ruines de Karakorum, après sa rencontre avec le 3ème Dalai Lama et la promulgation du Bouddhisme tibétain comme religion d’État en Mongolie.
Trois temples de style chinois, « Gurvan Zuu », furent construits à cette époque avec des briques et des pierres récupérées dans la cité impériale, Karakorum. Ils sont alignés face à l’Est, dans une petite enceinte. Ils étaient les seuls temples sédentaires de l’Empire. En effet, les autres monastères, logés sous des yourtes, suivaient le périple des princes nomades. Un couloir intérieur permet de faire le tour des statues abritées dans les temples. En 1743, on ajouta une enceinte carrée de 400 mètres de côté, dotée de quatre portes monumentales. Au cours du temps, d’autres temples et des habitations furent construits autour des bâtiments d’origine et à l’extérieur de l’enceinte, si bien qu’au début du XXème siècle, on en dénombrait plus de 700.
L’enceinte fut construite pour protéger le trésor de la nation et résister aux attaques répétées des Züüngar. Au début du XIXème siècle, elle fut reconstruite en briques et surmontée de 108 stupas (108 est un nombre sacré dans le bouddhisme qui correspond notamment au nombre de perles dans un rosaire mala bouddhiste), tous différents, portant chacun le nom de son donateur. Lors de la restauration de 1990, ils furent restaurés, mais tous à l'identique. Deux autres stupas renferment les restes du prince Abtai et de son fils Gombodorj. Vous pourrez aussi voir le petit temple du Dalai Lama qui date de 1675 et le « lavrang », la résidence du lama réincarné, construit en 1780. Enfin, vous verrez se dresser Bodhi Suvraga, un grand stupa doré érigé en 1799 en l’honneur du IVème Javzandamba Khutagt.
Une yourte en bois de 20 mètres de diamètre était la résidence du Javzandamba. Il y avait également un temple consacré à Zanabazar et six facultés monastiques. En 1792, 10.000 lamas y vivaient. Erdene Zuu est un monastère de rite Saskyapa. Cette école cherche à conserver l’équilibre entre érudition et pratique méditative. Pour elle, il n’y a pas de différence entre le Samsara, le cycle des naissances et renaissances, et le Nirvana.
En 1939, le dirigeant communiste Horloogiin Choibalsan a détruit le monastère, dans le cadre d'une purge qui a entraîné la disparition de centaines de monastères en Mongolie et la mort de plus de dix mille moines. Trois temples et le mur externe avec les stupas sont restés intacts ; les temples ont été transformés en musées en 1947. Il est dit que cette partie du monastère a été épargnée de la destruction en raison de pressions exercées par Joseph Staline. Un chercheur prétend que ce serait le président américain Franklin Roosevelt qui aurait demandé à Staline d'épargner le monastère en 1944.
Erdene Zuu a donc pu continuer d'exister uniquement en tant que musée ; le seul monastère fonctionnant en Mongolie était alors le monastère de Gandantegchinlen dans la capitale, Oulan-Bator.
Cependant, après la chute du communisme en Mongolie en 1990, le monastère a été remis aux lamas et Erdene Zuu est redevenu un lieu de culte où de nombreux pèlerins viennent se recueillir et en faire le tour. Le site a été restauré à la fin du siècle et a retrouvé en partie son aspect religieux. Aujourd'hui, Erdene Zuu reste un monastère bouddhiste actif, de même qu'un musée ouvert aux voyageurs.

Zaya Gegeen - Tsetserleg
C’est le moine Zayan Gegeen qui, en 1616, créa le monastère et le village (Tsetserleg) qui l’entoure au sud de la montagne Bulgan. Il se réincarna, dit-on, trois fois.
L’ancien temple de Zayan Gegeen a été restauré en 1951. Après avoir servi d’entrepôt sous le régime communiste, il a été transformé en musée ethnique. Il a donc cessé aujourd'hui toute activité religieuse. Fait de bois, de pierre, de briques bleues et de tuiles, son architecture s'inspire des styles tibétain, tibéto-mongol et sino-tibétain. Le premier étage du corps central est composé de trois temples renfermant le corps des trois Zayan Gegeen. Le site était composé de plusieurs temples et pouvait accueillir 1000 moines, voire 4000 pour certaines cérémonies religieuses. Deux ailes de style tibétain furent ajoutées au cours du XIXème siècle. Au début, elles étaient composées de deux étages mais au début du XXème siècle, on les ramena à un étage. Dans le musée, on trouve, entre autre, une tortue qui provient des vestiges de Bugatiin Dursgal, un ensemble de pierres dressées situé dans la plaine de Bugat, « la Plaine aux Cerfs ».
 
Bugatiin Dursgal renferme les plus anciens vestiges connus à ce jour des empires turcs. Les plus anciennes stèles retrouvées là-bas datent de 582.
Le musée renferme également d’autres vestiges historiques, une exposition sur l’histoire moderne de la région, ainsi qu'une salle consacrée à la faune et la flore locales. Au premier étage, dans l’ancienne bibliothèque, sont disposés d’anciens objets de culte.

Gandantegchinlen à Ulaanbaatar, plus connu sous le nom de Gandan
Le monastère de Gandan est un monastère bouddhiste de style tibétain. Son nom peut être traduit par « la Grande place de la joie complète ». Actuellement, plusieurs centaines de moines y résident. Il abrite une statue de Megjid-Janraiseg de 26,5 mètres de haut. Megjid-Janraiseg est un bodhisattva, un sage qui guide les hommes dans le chemin de la Vérité. Il représente la compassion.
Ce monastère fut construit en 1809 sous le nom de Shar sum (« le monastère jaune ») par le cinquième Javzandamba, alors plus haut lama dans la hiérarchie du clergé mongol. Il était situé dans le centre d'Oulan-Bator. C'est en 1838 qu'il fut déplacé à son emplacement actuel, sur la colline de Dalkha, et prit le nom sous lequel il est aujourd'hui connu. Il devint dès lors le principal centre religieux du Bouddhisme tantrique en Mongolie, avec de nombreux collèges (bouddhisme, astrologie, médecine) créés au fil du temps.
Dans les années 1930, le régime communiste de Mongolie, sous la pression insistante de Staline, conduisit à la destruction de plus de 900 monastères et au massacre de plus de 10000 moines bouddhistes, mais le monastère de Gandantegchinlen fut l’un des seuls à échapper à la destruction. Fermé en 1938, cinq temples du monastère de Gandan furent détruits. Les temples restants furent utilisés pour accueillir des responsables russes ou utilisés comme étables pour les chevaux. En 1944, après une pétition de plusieurs moines, le monastère ouvrit à nouveau et fut même autorisé à continuer à fonctionner comme monastère bouddhiste, en effectif réduit et sous la stricte supervision du régime communiste.
La chute du régime communiste en Mongolie en 1990 voit la fin des restrictions du culte et la redynamisation du lieu. Le monastère Gandan a entrepris un ambitieux programme de restauration du culte à travers le pays. Il y a aujourd'hui 10 datsans et temples actifs dans l'enceinte du monastère, qui compte environ 900 moines.
À propos de la statue de Megjid-Janraiseg
La statue originelle, faite d'or et de bronze, a été érigée en 1913 grâce à des dons de la population mongole dans le but de faire recouvrer la vue au Bogdo Khan, huitième Javzandamba, qui avait pris le titre d'Empereur de Mongolie. Elle mesurait alors 32 mètres, et était le symbole de l'indépendance mongole vis à vis du régime mandchou. 24 ans plus tard, en 1937, les troupes soviétiques démantelèrent la statue. Les débris auraient ensuite servi à fabriquer des balles lors du siège de Leningrad.
Après la révolution démocratique de 1990, le gouvernement a garanti à chaque individu la liberté de culte. La reconstruction de la statue symbolisait alors la bonté du gouvernement et sa volonté de garantir la sécurité, la liberté et l'indépendance de tous. Le gouvernement et le peuple de Mongolie ont donc accordé une très grande importance à la reconstruction de la statue. La statue de Megjid-Janraiseg (qui signifie «Le Seigneur qui regarde dans toutes les directions») a été inaugurée par le Dalai Lama en octobre1996, après cinq années de travail. Cette statue de 26,5 mètres de haut et pesant plus de 20 tonnes, est faire en cuivre provenant des mines d'Erdenet. Elle est recouverte d'or, offert à la Mongolie par le Népal et le Japon, et est recouverte d'un brocart brodé d'or et de plus de 100 kg de soie. La statue contient 2286 pierres précieuses, 27 tonnes de plantes médicinales, 334 sutras et deux millions de mantras !
Mille statuettes du dieu Amitabha (Ayush) l’entourent. Deux statues de lions en pierre sont installées à ses cotés, selon les codes de la sculpture bouddhiste.
 Les temples composant le monastère
Le premier temple du monastère a été construit à l'initiative du Bouddha vivant mongol, la cinquième incarnation du Bogd, Luvsanchultemjigmeddambiijantsan. Réalisé par les meilleurs architectes mongols, il est construit principalement en bois et en terre conformément aux concepts architecturaux mongols de l'époque, avec des plafonds recouverts d'or. Il abritait également les décorations symboliques bouddhistes les plus précieuses. De nombreuses statues et images du Bodhisattva qui sont placées dans le temple de Gandan sont d'une grande importance. On y voit aussi :
*Une statue de bronze de Zanabazar, première incarnation du Bouddha vivant, sculptée par lui-même à la demande de sa mère ;
Les enseignements fondamentaux du Bouddha en 108 volumes, le Tripitaka (Gangiur) ;
La statue en argent du célèbre Tsongkhapa de l'Amdo, réalisée au XVIème siècle dans l'Ouest de la Mongolie.
*Le temple Vajradhara a été construit entre 1840 et 1841 en pierres et en briques, avec ses plafonds en céramique et des décorations en plaqué or. Sur l'autel principal du temple, se trouve la statue du Vajra Tara conçue par Zanabazar en 1683. Sur l'autel principal du temple Dzu, on peut admirer une statue du Bouddha debout avec ses deux disciples, réalisée à Dolon Nuur en Mongolie intérieure, au début du XIXème siècle. Un service religieux s'y tient quotidiennement.
*Le bâtiment "Dedanpovran" a été bâti au début du XXème siècle sur deux étages pour devenir la bibliothèque de la cinquième incarnation du Bouddha vivant, Luvsanchultimjigmed Dambiijantsan. Ses plafonds sont en céramique et elle contient également des décorations en plaqué or de très grande valeur. En 1904, le 13ème dalai-lama y résida. Le cinquième bâtiment, que l'on nomme la bibliothèque, sert aujourd'hui de bibliothèque du monastère Gandantegchinlen, et contient plus de 50.000 livres, 1 million de sutras écrits en mongol, tibétain et sanskrit. On y trouve également des instruments chirurgicaux du 16ème siècle.
De plus, les temples abritent les "Huit Nobles Décorations", "Damdin Choijil", des représentations du Mahayana, du seigneur Hinayana et du Bodhisattva, ainsi que seize représentations d'Arhats conçues par des artistes mongol, tibétain et indien. Des broderies et peintures représentant le Bodhisattva faites par une artiste mongole, ainsi qu'un grand nombre de dessins satiriques et humoristiques, sont également abrités dans le monastère.
 Le centre d'enseignement "Datsan" Dechingalav se situait dans le centre d'Oulan Bator avant d'être reconstruit dans l'enceinte du monastère en 1992. Chaque printemps, ce collège accomplit le rituel de Kalachakra. La construction de ce datsan débuta en 1800 à la suite de la visite du Monastère Kalachakra Zuu Baruun au Tibet par le quatrième Bogd Jevzundamba. Il fut initié à ce moment là à la pensée Kalachkra, cycle temporel, par Lkhokh Jalsrai Gegeen. Le Bogd inaugura le datsan de Dechen Galpa en 1801 et celui-ci fonctionna jusqu'à sa fermeture en 1937. En 1961, une cérémonie de Kalachakra est tenue, pour la première fois depuis la fermeture du collège, dans l'un des temples du Monastère Gandantegchinlen.
 
Lorsque Sa Sainteté le Dalai Lama a effectué une initiation Kalachakra à Varanasi en Inde en 1990, il déclara que la prochaine initiation aurait lieu en Mongolie au monastère Gandantegchinlen. Les Mongols lancèrent immédiatement les préparatifs et la reconstruction du datsan. Avant l'initiation qui se tint en 1995, des enseignants tibétains visitèrent le lieu et enseignèrent aux moines résidant la méthode pour réaliser un mandala de sable. A l’été 1995, Sa Sainteté le Dalai Lama visita donc le lieu et procéda à l'initiation. Depuis, le datsan organise chaque année, le quinze du dernier mois du printemps (calendrier lunaire), un rituel Kalachakra.
 Le centre d'enseignement Idgachoinzinlin fut créé par le 8ème Bogd Jevzundamba. Ses pratiques sont fondées sur les œuvres de l'érudit tibétain Sera Jebzunpa. Le datsan fut détruit en 1938. Les anciens disciples Tserendemchig et Naidan souhaitaient restaurer leur datsan, et celui-ci a rouvert en 1990. Un nouveau temple a été inauguré en 2004.   Le centre d'enseignement Tashchoimphel a été créé par le 2ème Bogd Jebzundamba et Manjusri Khutagtu en 1756, mais a été détruit en 1938. Ce datsan a été restauré en 1990 et le temple a été achevé en 1994.   Le centre d'enseignement Gungaachoiling a été créé par le 4ème Bogd Jetsundamba en 1809 et enseignait les travaux du savant tibétain Panchen Sonamdagva. Ce datsan forma plus de trois mille moines, y compris les maîtres mongols Agvanrinchen, Darp Pandita et Zava Damdin Gavju. Le datsan a été relancé en 1990 et a commencé à former de nouveaux disciples. De nombreux moines y étudient actuellement.   L'Université bouddhiste de Mongolie a été créée en 1970. L'Université mélange éducation moderne et méthodes d'enseignement traditionnelles. Elle propose un programme post-bac en 4 ans. Il y a actuellement deux départements :
le département des sciences internes, qui comprend des cours de philosophie bouddhiste et de chant ; le département des connaissances communes, qui comprend des cours de tibétain, de sanskrit et d'anglais, ainsi qu'un enseignement de médecine traditionnelle et d'astrologie.     Le centre d'enseignement Badam Yoga a été construit en 1745 par le deuxième Bogd Jebzundamba. Il s'y tient le culte du chant et des récitations de prières. L'activité du datsan fut stoppée en 1938 et a repris en 2002. Il est désormais situé au Temple Geser, dans la partie Est de Gandan.   Le collège de médecine traditionnelle et d'astrologie a pour rôle principal d'établir des prédictions. On y décide les mois et jours qui sont positifs ou négatifs pour l'organisation d'un évènement. Les médecins, eux, diagnostiquent les maladies et traitent leurs patients.
Le centre d'enseignement Jud fut construit en 1739 par le deuxième Bogd Jebzundamba. Comme les autres, le datsan ferma en 1938, et ce n'est que 50 ans plus tard, en 1998, qu'il reprit ses activités. On y réalise les services tantriques ainsi que les chants rituels.
 
Khamar
À quelque 45 km au sud de Sainshand, sur les flancs de la montagne Sharil, se trouve le Khamarin Khiid, "monastère du contrefort". Khamarin Khiid, construit en 1821, constitue l’un des trois monastères du troisième Javzandamba Khudagt, Danzanravjaa (1803 - 1856), célèbre professeur et homme de lettre mongol. Le monastère était un centre important de la "secte rouge" bouddhiste, et le siège de la Gobiin Dogshin Noyon Khutagt", "Terrible Saint Noble du Gobi". En tant que virulent critique de la société dans laquelle il vivait, Danzanravjaa luttait contre les distinctions de classes et de sexes, rigides à son époque. Il a consacré de grands efforts à la cause de l'enseignement public, dont il faisait la promotion au monastère Khamar à travers la création d'une école publique, un théâtre, un musée et une bibliothèque.
Le Namtar Duulakh Datsan, établi au monastère Khamar dans les années 1830, est reconnu comme étant le premier théâtre professionnel de Mongolie . À proximité, le "Khuukhdiin Datsan", collège des enfants, offrait une formation de base et une éducation artistique aux enfants de la région qui, souvent, sont devenus chanteurs et danseurs, peintres, ou encore sculpteurs au monastère ou dans la troupe de théâtre. Le monastère Khamar était un endroit parfaitement harmonieux, avec une rivière bordée dans sa partie sud de nombreux arbres, et entouré de montagnes rocheuses comportant au nord des dizaines de grottes. Les moines y auraient pratiqué des exercices de yoga et de méditation dans l'isolement pendant 108 jours d’affilée, durcissant ainsi leur corps tout en renforçant leurs forces physiques et spirituelles.
L'endroit regorgeait de vie avec des centaines de personnes jouant le célèbre drame “Saran Khokhoo".
Danzanravjaa a écrit la pièce de théâtre La bibliothèque du Coucou lunaire, "Saran Khokhoo Namtar” en 1830. À sa mort, Tudev, son serviteur, en sauva le texte, ainsi que les objets sacrés du monastère. Ces biens furent ensuite conservés par ses descendants, avant d’être remis au jour en 1990. La pièce a été jouée à plusieurs reprises dans ce monastère du vivant du Noyon Danzanravjaa.
À son apogée, le monastère de Khamar était composé de quatre sections principales - Est Khuree, Ouest Khuree, Tsokhon et Dunkher - comprenant quatre collèges, plus de quatre-vingts temples, et une population résidente de plus de cinq-cents lamas. Le temple principal était un superbe bâtiment s'élevant sur deux étages. Devant le monastère, Övgön Suvarga, le stupa du vieil homme, contiendrait les reliques de Danzanravjaa.
Le monastère a été complètement détruit par l'armée en 1938, au cours des purges religieuses en Mongolie. Actuellement, deux petits temples cérémoniels et plusieurs monuments religieux ont été reconstruits, et plus de dix lamas résident au monastère.

Erdene Khamba à Khogno Khan
Le « Monastère du Moine Erdene », Erdene Khambiin Khiid, se trouve au pied de la montagne Khögnö Khan et date du XVIIème siècle. Il est parfois appelé également monastère d'Ovgon. Il a été construit dans la montagne par Zanabazar, en l’honneur de son professeur, le moine Erdene, et était l'un de ses sanctuaires préférés. À son apogée, le monastère pouvait héberger plus de mille lamas en même temps.
Aujourd’hui le monastère n’est plus en activité, mais une ou deux fois par mois, des moines viennent y faire des cérémonies religieuses.
Légende associée au Monastère de Khamba
En 1688, le roi Galdan Boshigt (Mongolie occidentale) entre en désaccord avec Zanabazar (Mongolie centrale), le premier ne souhaitant pas, contrairement au deuxième, se soumettre aux Mandchous. La dispute se transforme en une guerre durant laquelle le roi cherche à tuer Zanabazar. Il arrive à Khögnö Tarinii Khiid mais ne l’y trouve pas. Dans sa colère, il fait mettre tous les moines à genoux et leur coupe la tête. En mongol, cet acte de mise à mort se nomme « Khögnö », ce qui a donné son nom aux lieux environnants.
 
Choijin Lama
Le monastère de Choijin Lama, également connu sous le nom de Musée de la religion, se compose d'un ensemble de cinq temples construits entre 1904 à 1908. Il est dédié à Choijin Lama Luvsankhaidav, petit frère du huitième Bogdo Khan. Considéré comme l’un des plus beaux monastères de Mongolie, il cessa d’être utilisé comme lieu de culte en 1938. Il aurait pu être détruit mais fut sauvé et devint en 1942 un musée censé exhibé les croyances féodale du passé. Il fut restauré en 1960-1961, mais demeure un musée, sans activités religieuses.
Le musée de Choijin Lama contient des exemples de valeur de l'art bouddhique, comprenant notamment des tableaux de Ts. Zanabazar, ainsi que des masques brodés de coraux pour la cérémonie de la danse Tsam, des statues en bronze de dieux représentés dans des poses érotiques, ainsi que des tankas de soie et de nombreux autres objets.
  Vous pourrez observer 5 temples dans l'enceinte du monastère.
Tout de suite à l'entrée, se trouve le temple principal de Maharaja. En entrant dans le temple, on trouve quatre grandes sculptures majestueuses de grands rois gardiens; deux à droite et deux à gauche. Ces sculptures ont été créées en papier-mâché par des artistes mongols.
 Le monastère abrite une statue dorée du 18ème siècle de Sakyamuni (le Bouddha historique) avec ses deux disciples, debout à ses côtés. À droite de la statue du bouddha, il y a celle de Choijin Lama Lubsankhaidav, alors qu'à sa gauche on peut observer celle de Baltung Choimba (l'enseignant du Bogd Khaan), dont les restes momifiés se trouvent à l'intérieur de la statue. On y admire également des peintures sur rouleau ainsi que certains des plus beaux masques Tsam du pays. Le gongkhang derrière le hall principal contient le trône de l'oracle et une statue magnifique représentant l'union sexuelle mystique.  

Les autres temples sont:
 Le temple Zuu, dédié à Sakyamuni. On y trouve des sculptures en papier mâché du Bouddha passé, présent et futur avec ses deux disciples. Les 16 apôtres sont représentés sur les murs du temple, et les quatre protecteurs Makhranz sont représentés assis dans des grottes, tels des ermites en train de méditer, de chaque côté de la porte d'entrée.
Le temple de Yadam se tient à l'écart des autres temples, et est entouré d'un mur de briques. Luvsankhaidav, un protecteur du bouddhisme en Mongolie y venait pour prier. Il abrite aujourd'hui des statues de bois et de bronze de différentes déités, dont certains créés par le célèbre sculpteur mongol Zanabazar.
Le temple Amgalan ou de la paix, est dédié à la première réincarnation Mongole du Bogd Javzandamba, Zanabazar. Vous pourrez admirer un auto-portrait de ce dernier ainsi qu'un petit stupa que Zanabazar aurait ramené du Tibet. Certaines de ses oeuvres, telles que Ratnasambhava, Mintug, Maidari Mania, le Tara vert ou encore le Tara blanc sont exposés sur les murs du temple.
Le temple de Zankhan où Choijin Lubsankhaidav s'est extasié. derrière les vitrines on peut observer des statues en bronze de Yamantaka et autres déités.
 Choijin Lama Temple, Ulaanbaatar, Mongolia
Coordinates       47°54′54″N 106°55′06″E
Location              Ulaanbaatar, Mongolia
Founded              1904
Type      Tibetan Buddhist
Architecture       Chinese, Mongol and Tibetan

Le monastère Shankh, "Shankh Khiid", se situe dans la province de l'Övörkhangai, à 25 km au sud-est de Kharkhorin. Il est l'un des plus anciens et, historiquement, des plus importants monastères de Mongolie. Il a été fondé en 1647 par Zanabazar, le premier chef religieux "Bogdo Gegen" du bouddhisme tibétain en Mongolie, en même temps que le monastère de Tovkhon.
Le monastère appartient à la secte des chapeaux jaunes, "Gelugpa", école du bouddhisme tibétain. Son temple principal est célèbre pour ses sept mandalas Kalachakra qui dépeignent les 722 divinités Kalachakra, les seules de leur genre en Mongolie.
La signification du mot Shankh n'est pas claire. Certains disent qu'il se réfère à la petite chaîne de montagnes entre le monastère et le monastère d'Erdene Zuu, tandis que d'autres prétendent que ce serait un terme se référant à "un groupe d'objets disposés dans un ordre particulier".
Zanabazar a fondé le monastère de Shankh en 1647, alors qu'il avait seulement 12 ans. Pendant de nombreuses années, il était connu comme le monastère de l'Ouest, "Baruun Khuree". À l'origine, il s'agissait d'un monastère de yourtes, et il a été déplacé à plusieurs reprises avant de s'installer à son emplacement actuel en 1787 et de prendre le nom de Shankh. Néanmoins, de nombreux moines ont continué, jusqu'à la fin du XIXème siècle, à entretenir le camp de yourtes mobiles. Selon l'ethnographe russe Aleksei M. Pozdneev, qui a visité le monastère en 1892, il y avait, en plus du temple principal, construit entre 1710 et 1790, cinq grandes yourtes joliment décorées et pouvant accueillir près de 200 personnes.
À son apogée, le monastère comprenait plusieurs écoles qui pratiquaient des rituels tantriques, en particulier l'école Kalachakra, pratiquant la philosophie bouddhiste et l'astrologie. En 1921, année de la révolution populaire de Mongolie, il se composait de quelque 20 bâtiments et abritait plus de 1500 moines.
Comme la plupart des centres religieux de Mongolie, le monastère Shankh a été fermé en 1937 et la plupart de ses structures permanentes furent détruits par le régime communiste du pays dans le cadre de violentes purges staliniennes. Bon nombre de moines furent exécutés ou envoyés dans des camps de travail en Sibérie et seulement cinq jeunes novices furent autorisés à retourner dans leurs familles. Le temple principal, qui avait échappé à des dommages importants, a ensuite été utilisé comme entrepôt. Heureusement, la plupart des reliques précieuses du monastère ont été enlevées et cachées par un des jeunes novices, Gombo, et ont donc survécu à la destruction du monastère.
 Shankh Monastery
Coordinates       47°03′015″N 102°57′28″E
Location              Övörkhangai Province, Mongolia
Founded              1647
Type      Tibetan Buddhist
Architecture       Chinese, Mongol and Tibetan influences
 
Aryaval – Terelj
Le centre de méditation d'Aryaval a été inauguré à l'été 2006, après plusieurs années de construction. Il se situe dans l'enceinte du parc national de Gorkhi-Terelj, à environ 10 km de l'entrée. Depuis le rocher de la tortue, cela constitue une jolie balade de 45 minutes environ.
 Situé à flanc d'une montagne couverte de mélèzes et de rocher granitique, le centre de méditation d'Aryaval ravira les voyageurs. Pour atteindre le temple, il vous faudra franchir une petite passerelle en bois sur laquelle un panneau indique : "le pont qui mène au-delà de la sagesse".
 Le temple principal est dédié à la philosophie Kalachakra, "la roue du temps". Le temple abrite un thangka représentant le mythe du Shambhala (un thangka est une peinture sur toile ; le Shambhala est, selon la philosophie bouddhiste, un lieu magique caché quelque part en Asie), un mandala Kalachakra, ainsi que d'autres objets liés à cette croyance. Au rez-de-chaussée du temple, vous pourrez admirer une "galerie de la philosophie bouddhiste," avec 220 peintures originales de l'artiste Bayantsagaan illustrant les différentes croyances et la philosophie bouddhiste.
Sur la colline surplombant le temple, vous pourrez également admirer une sculpture récente de Bouddha dans la roche. Enfin, dans les falaises, en hauteur, se trouve une cabane de méditation.

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